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Cucugnan - Quéribus

Vous êtes tous et toutes conviés à la
SORTIE CUCUGNAN-QUERIBUS
Le 19 octobre 2003

Départ de l’espace Liberté à 09h30

Une salle de repli est prévue en cas de mauvais temps.
Détails pratiques : la distance totale ( aller et retour ) à parcourir est de 80 km.
Prévoir son panier pour le midi.

1000 ans d' histoire
A la porte du Pays Cathare
    Le Château de Quéribus
Lors de la Croisade contre les Albigeois, le Château de Quéribus (XI-XIVème siècle)
abrite des Cathares et il est le dernier à tomber aux mains des Croisés en 1255, 11 ans après Montségur.
Il devient, alors, forteresse royale de frontière pour la France et l'un des " 5 fils de Carcassonne".
Il ne perdra son intérêt stratégique qu'en 1659, au traité des Pyrénées qui fixe définitivement une nouvelle frontière entre la France et l' Espagne. Excellent exemple d'architecture militaire, il présente tous les éléments de ce patrimoine : assommoir, canonnière...
Son donjon polygonal est réputé pour sa salle de style gothique primitif dont la voûte repose sur un puissant pilier circulaire s'épanouissant en palmier.
Du haut de ses 728 mètres d'altitude, sa terrasse domine fièrement la plaine du Roussillon et offre une vue inoubliable de la mer aux Pyrénées.
    Le Village de Cucugnan
Cucugnan, demeure le village du légendaire " Curé de Cucugnan " et sa très belle église abrite une remarquable statue en polychrome doré de la Vierge qui a la particularité d'être représentée enceinte. Cerné de vignes et dominé par la silhouette d'un moulin à vent, Cucugnan est l'archétype du village pittoresque : ruelles anciennes, maisons aux couleurs chaudes, échoppes d'artisans, étape gourmande. Aujourd'hui, Cucugnan, et ses 113 habitants vivent essentiellement de la vigne et du tourisme.    

Renseignements pratiques
    La visite comprend :
l'entrée au Château de Quéribus - visite libre - parking au pied du château -
- durée 1 h. - (l'escalade est courte et facile (10mn) -
le Spectacle "Le Sermon du Curé de Cucugnan" au Théâtre Achille Mir à Cucugnan
- spectacle en continu toute la journée - durée : 18 mn –
capacité salle : 49 personnes maxi - (pour les groupes, Théâtre uniquement sur réservation) –

    Tarifs par personne (visite libre) :
Tarifs 2003 :
Adultes : 4 € - Enfants : 2 € - (de 6 à 15 ans) - Groupes : 3,5 € (20 pers. et plus)
    Horaire : Château Théâtre
J Octobre 10h/18h30 10h/19h30

Le Sermon du Curé de Cucugnan" au Théâtre Achille Mir
Le thème du curé, racontant un rêve imaginaire pour effrayer et ramener à l'église ses paroissiens quelque peu mécréants, est du domaine des contes traditionnel de Langue d'Oc.
Chacun a plus ou moins en mémoire ce conte attribué le plus souvent à Alphonse Daudet qui n'a pourtant rien fait d'autre que de traduire un texte écrit en provençal par J. Roumanille.
Dans le cœur du village de Cucugnan, une ancienne maison a été aménagée en Théâtre et présente en continu le spectacle "Le Sermon du Curé de Cucugnan".
Ce théâtre est dédié à Achille Mir, écrivains audois auteur d'une version en occitan et en vers.
L'adaptation française de ce conte, confiée à Henri Gougaud, plonge le spectateur dans l'ambiance poétique et haute en couleurs du Curé de Cucugnan. Ce spectacle d'images virtuelles marie les techniques les plus sophistiquées dans les domaines du son et de l'image et permet au spectateur d'être environné d'images.
Ainsi, la salle du Théâtre se transforme tour à tour en intérieur d'église, en paradis, en enfer...
Ce spectacle d'une vingtaine de minutes est proposé en continu toute la journée et toutes les demies-heures au Théâtre Achille Mir à Cucugnan.

Petite histoire d'un grand conte "Le Sermon du Curé de Cucugnan"
Tiré de "CUCUGNAN VILLAGE QUE J'AIME" de Marcel BAILLAT
Cucugnan serait resté un village oublié et perdu dans son cadre montagneux si Alphonse DAUDET n'avait fait de son curé le héros d'un conte des "Lettres de mon Moulin", "Le Curé de Cucugnan", publié en 1869. Mais, il nous faut ici donner quelques explications.
En 1858, l'abbé Ruffié était curé de Cucugnan et officiait dans la petite église romane aujourd'hui démolie.
Mes grands parents m'avaient souvent parlé de lui car il avait laissé le souvenir d'un brave homme et d'un pasteur très dévoué. Sa servante, venue d'une ferme du Roussillon, était, par contre, renommée pour son air revêche et son visage ne prenait sourire qu'à la vue des présents qu'on lui offrait... Mais ceci est marginal...
L'abbé Ruffié avait remarqué, depuis pas mal de temps, un affaiblissement sérieux dans la foi de ses paroissiens qui se traduisait par leur indifférence tout au long des offices, par leur absence, souvent, et parfois aussi, dans la rue, par des réflexions ironiques dont il avait la sagesse de ne pas s'offusquer. Fallait - il chercher la cause de cette désaffection dans l'influence de quelques esprits contestataires ou, simplement, dans la situation de la vieille église dont les murs lézardés menaçaient de tomber en ruine? Quoiqu'il en soit, l'abbé Ruffié décida de frapper un grand coup à l'esprit et au coeur de ses mauvais fidèles et il prononça le fameux sermon que vous connaissez. Le résultat fut immédiat : les ouailles égarées revinrent au troupeau et la petite église se remplit à nouveau à chaque cérémonie. Cucugnan devint un modèle de vertu religieuse. L'abbé Ruffié rayonnait de bonheur et ses paroissiens, heureux d'avoir échappé par avance aux supplices de l'enfer, lui vouaient une affectueuse gratitude. Les choses auraient pu en rester là et l'histoire du Sermon demeurer pour toujours enclose dans les vieux murs de Cucugnan.
Mais un voyageur inattendu (c'est le moins qu'on puisse dire), étant données les difficultés de déplacement et l'absence totale de confort) vint découvrir les charmes des Hautes Corbières, sans doute comme on découvre aujourd'hui les attraits particuliers de certains coins de l'Inde ou du Sahara...
Il séjourna à Cucugnan, fut surpris par la foi de ses habitants et en trouva la principale raison dans le sermon qu'on lui raconta. Ce voyageur faisait fonction de magistrat dans une ville du Centre de la France et ses violons d'Ingres étaient à la fois les voyages et la littérature.Il s'agissait de Blanchot de Brenas (1838-1877). Il traduisit en français le sermon de l'Abbé Ruffié, en rajouta peut-être un peu, et le fit paraître en prose, dans "La France Littéraire" du 30 avril 1859. Le conte était bien tourné et ne manquait pas d'esprit.
Il attira l'attention de Roumanille, un félibre érudit et curieux de Saint Rémy (Bouches du Rhône) qui s'en inspira pour écrire à son tour un "Curé de Cucugnan", en prose provençale, que l'Armana Prouvencau" publia en 1867. Le Sermon de l'abbé Ruffié alias abbé Marti, commençait à faire parler de lui. Alphonse Daudet y trouva matière à chef d'oeuvre et ce fut "Le Curé de Cucugnan", paru d'abord dans le journal "l'Événement" en 1866, enfin dans les "Lettres de mon Moulin" trois ans après. Daudet, remarquons le, a noté franchement : "Je tiens ce récit de ce grand gueusard de Roumanille"
En 1884, un félibre carcassonnais très connu, Achille Mir, eut l'excellente idée de ramener "Le Curé de Cucugnan", dans son cadre originel des Corbières et pour cela faire, il écrivit en vers et langue occitane "Le Sermon de l'Abbé Marti, curé de Cucugnan", un nouveau chef-d'oeuvre toujours apprécié des amateurs languedociens.
Tous ces "Curés de Cucugnan" (et nous en passons!) provoquèrent polémiques et controverses dans les chroniques des journaux de la région : on y parla souvent de plagiat (pouvait-il en être autrement ?). Blanchot de Brenas cita même en justice Roumanille et Daudet, en pure perte d'ailleurs. Ces derniers reconnurent par la suite (Almana Prouvencau de 1869) que le magistrat écrivain était bien le "père adoptif" du Sermon créé et prononcé effectivement par l'Abbé Ruffié en sa vieille église de Cucugnan.
Notre brave abbé Ruffié perdit d'ailleurs son nom dans l'affaire puisqu'il devint l'abbé Marti ou Martin, par le fait des littérateurs et de leurs langues...mais les Cucugnanais savent très bien qu'il s'agit d'un seul et même curé, qui fut le leur, et dont l'âme ne peut être qu'au paradis.Aujourd'hui, les rues les plus caractéristiques de notre village portent les noms illustres d'Alphonse Daudet, d'Achille Mir et de l'Abbé Martin. Cucugnan se souvient et sait honorer son passé. Grâce à Achille Mir et surtout à Daudet, grâce au disque avec Fernandel et au cinéma avec Fernand Sardou, notre curé est devenu célèbre, et Cucugnan dont la renommée n'allait pas plus loin que son ombre, s'est vu tout d'un coup poussé en avant et, dans le sillage de l'Abbé Martin, il a fait le tour de France...et même de Belgique.
Beaucoup de touristes nous demandent souvent : "C'est bien ici, le Cucugnan dont parle Daudet ? -Mais oui! Il n'y a qu'un Cucugnan et le Bottin des communes vous le confirmera !" Par référence à l'écrivain provençal et peut-être par une extrapolation irréfléchie, on situe parfois Cucugnan en Provence. Mais notre voisine n'a pas besoin d'ajouter Cucugnan à son renom et à ses charmes. N'a t-elle pas déjà Cucuron ?

Thierry…